DUPONT, F.,
L'invention de la littérature. De l'ivresse grecque au livre latin.
La Découverte, Paris, 1994. 299p. Paperback. ‘Loin de reconnaître une valeur éternelle aux oeuvres antiques, Florence Dupont rappelle l’étrangeté des Anciens. Dans ce cadres, l’auteur revient sur les fonctions de l’écriture et son rapport avec l’oralité. L'aspect symbolique de l’écriture l’emporte ici sur la technique utilitaire. Grecs et Romains ont toujours utilisé simultanément oral et écrit. Mais l’écrit antique reste un auxiliaire avant de devenir à l’époque alexandrine un instrument de pouvoir et de domination. La promotion du livre coïncide avec la fin de la liberté (…). L’auteur fait dès lors son interrogation et ses doutes sur l’existence même d’une littérature ancienne. Trois textes (une ode d’Anacréon; un poème de Catulle; un roman d’Apurée) illustrent la démonstration du caractère littérairement illisible des textes anciens, sauf à restituer leur énonciation dans son contexte historique. A travers ces trois exemples, trois modes de l’écriture, de la lecture ou de l’oralité sont aussi examinés: la bibliothèque d’Alexandrie; les compilations hellénistiques et romaines; les récitations publiques de l’Empire. L’auteur construit une opposition entre une culture chaude (celle du banquet, de l’ivresse, du chant, de la danse) et une culture froide (celle des bibliothèques, du livre réduit à un monument, de la lecture publique ou solitaire). (…) Le projet qu’annonce l’introduction gagne incontestablement à être relu après coup. Les concepts de cultures chaude ou froide par exemple s’éclairent progressivement; il en va de même pour l’opposition entre un oral contextualisé que l’écrit décontextualise et que la lecture ‘recontextualise’. (SYLVIE PITTIA in Annales, 1996, pp.1089-1091). From the library of Prof. Carl Deroux.
€ 45.00
(Antiquarian)